Sous la direction de Alice Aigrain et Celia Honoré
Cette introduction explore les liens historiques et contemporains entre l’image photographique et la surveillance à travers leur développement symbiotique depuis le XIXe siècle. La photographie, dès ses débuts, a été envisagée et promue comme un outil de surveillance, capable d’étendre la visibilité humaine, d’identifier, d’archiver et de classer les individus. Cette association entre image et surveillance a été réactivée avec l’émergence des nouvelles technologies, redéfinissant les pratiques et les espaces de la surveillance. Ce dossier de la revue Terminal propose une réflexion sur cette évolution, en s’appuyant sur des études historiques et contemporaines. Les articles de ce numéro mettent en exergue divers aspects de la surveillance par l’image. Anne-Céline Callens analyse l’utilisation de la photographie dans la surveillance des employés de l’entreprise Casino au début du XXe siècle ; Assia Wirth explore le travail des données à l’origine des technologies d’analyse faciale ; Michael Meyer étudie les effets des bodycams sur la surveillance policière ; Matthijs Gardenier s’intéresse aux usages des images par des groupes d’extrême-droite anti-migrants ; enfin, Édouard Bouté observe l’iconographie des vidéos de violences policières. Ensemble, ces contributions questionnent la réactivation des utopies photographiques du XIXe siècle, autant qu’elles analysent les nouvelles pratiques et les effets de l’extension de la surveillance à différents espaces et acteurs.
N° accessible sur Open Edition Journals