Responsable du master EPRICC (Etude et Projets en Information-Communication pour la Culture), co-directrice du réseau international Crea2S (Creatives Shift Studies) depuis 2014, membre du comité de rédaction de Terminal, Anne-France Kogan est Professeure en Sciences de l’information et de la communication à l’Université Rennes2, UFR ALC, et chercheure au laboratoire PREFICS. Elle y enseigne et mène ses recherches sur le triptyque : modalités de diffusion du numérique – mutations des organisations – évolutions des métiers et des compétences. Ce triptyque est interrogé dans la sphère professionnelle, mais aussi dans le cadre des nouvelles modalités d’innovations sociales et économiques du secteur culturel. Au sein du réseau Crea2S, qui rassemble des chercheurs interrogeant l’injonction créative et les conditions de sa mise en œuvre, ses travaux relèvent de l’économie-politique de la création.
Jan 02 2022
Témoignage Hervé Le Crosnier
Hervé Le Crosnier est éditeur chez C&F éditions, après avoir été bibliothécaire et fondateur de la liste Biblio-fr, puis enseignant-chercheur à l’Université de Caen sur les techniques de l’Internet et la culture numérique,
herve.lecrosnier@zerlo.fr ; https://cfeditions.com
Déc 14 2021
Faire le numérique avec tous
CREIS-Terminal est signataire de l’appel ci-dessous à l’initiative de Renaissance numérique :
Le numérique est plus qu’un outil ou une économie, il est une prise sur le monde. Il est moteur et levier de très nombreuses et profondes transformations de notre société, qu’il s’agisse des droits, de la culture, de l’éducation, de la démocratie…
Les transformations complexes qu’il induit, et auxquelles il participe créent des opportunités fortes, mais aussi des angoisses, des vulnérabilités. L’horizon positif d’ouverture et de recomposition démocratique qu’il portait s’est progressivement embrumé avec les anxiétés des nombreux laissés pour compte ou menacés par ces transformations.
Les dimensions anxiogènes et sécuritaires dominent souvent désormais les décisions collectives qui régulent le numérique. Les débats se polarisent, en oubliant le rôle et la place des acteurs de la société civile, dans leur diversité. On ne peut qu’observer l’effritement de nos libertés individuelles et collectives et les doutes de la société dans la capacité de gouvernance de ces technologies.
Trop souvent, la régulation numérique se fait sans la société, ou sur des débats éloignés des pratiques. Trop souvent, elle crée l’exclusion des pratiques, plutôt que leur accompagnement.
Nous, acteurs de cette société civile, ne pouvons pas nous en satisfaire.
Ces prochains mois seront débattues les lignes directrices qui guideront un quinquennat critique pour ces questions. Nous pensons que les solutions à ces sujets complexes peuvent être trouvées avec la société civile. Elle est active, riche d’intelligence et de variété de points de vue.
Les acteurs de la société civile prennent chaque jour des initiatives proches de la réalité des pratiques, dans le respect de la complexité de notre rapport aux technologies, pour en libérer le potentiel et en réduire les conséquences nocives. Des associations s’attachent chaque jour à ce que le numérique se construise par et pour tous.
Nous, signataires de cet appel, partageons toutes et tous un même constat : nous devons inventer collectivement de nouveaux modes de gouvernance du numérique qui garantiront le respect des droits et des libertés. Il y a urgence à ce que nous puissions débattre ensemble des enjeux démocratiques induits par cette transformation accélérée. C’est la condition de l’unité de notre société.
Nous défendons un internet libre et ouvert, où chacun est appelé à devenir acteur et responsable. À l’instar de la société, Internet est et doit demeurer divers, avec des espaces marchands et non marchands, porteur de communs. Cette diversité doit être entendue dans les débats et intégrée à la gouvernance du numérique.
Pour que cette gouvernance du numérique se construise au bénéfice de tous, nous croyons qu’il faut la faire avec la société, dans la diversité des acteurs qui la forment. Si nous souhaitons redonner au numérique son ambition démocratique sur les choix cruciaux que notre société doit faire, construisons le numérique avec tous.
La liste des signataires est ici.
Juin 22 2021
Revue Terminal : dossier « Communs numériques »
« Depuis une dizaine d’années, plus précisément depuis l’attribution du prix Nobel d’économie à Elinor Ostrom en 2009, les recherches sur la notion de communs ont bénéficié d’une reconnaissance accrue et se sont intensifiées. L’attrait pour les communs n’a cessé d’augmenter et de s’élargir à de nouveaux publics au sein notamment des chercheurs et enseignants, des militants associatifs et politiques, du grand public, des responsables des collectivités territoriales et des entrepreneurs. Un tel engouement a eu pour conséquence d’élargir les domaines d’application des communs, au risque de rendre la notion conceptuellement floue. Elinor Ostrom, qui avait consacré la majeure partie de ses travaux à définir le cadre et les outils analytiques de la gouvernance des ressources foncières et naturelles en tant que communs, a elle-même participé à cette extension en explorant au cours des années 2000 le concept de communs de la connaissance avec Charlotte Hess. Mais la mobilisation du concept est allée depuis bien plus loin et pour ce qui nous concerne ici, la notion de « communs numériques », si elle est largement répandue, nécessite d’être analysée et clarifiée. C’est l’objet de ce nouveau dossier de Terminal« …
Le numéro 130 de la revue Terminal avec le dossier « Communs numériques : une nouvelle forme d’action collective ? » est mis en ligne ici.
Présentation de ce numéro spécial
Dans le cadre du séminaire « Politiques des communs numériques » du Centre Internet et Société (CIS) du CNRS
Date : le 25 juin 2021 de 11h à 13h (en ligne)