Prix du
CREIS
Règlement
du Prix du CREIS
Affiche
du prix du CREIS
Palmarès
Contacts
Boîte
email
Coordonnées
Le CREIS est hébergé par le R@S (Réseau
Associatif et Syndical)
|
RÉSUMÉ DE LA THÈSE de Luc Bonneville, lauréat du prix
du CREIS 2004 Notre
thèse s'intitule comme suit : La mise en place du virage ambulatoire informatisé
comme solution à la crise du productivité du système sociosanitaire au
Québec (1975-2000). Il s'agit d'une thèse dirigée par Jean-Guy Lacroix
(professeur titulaire au département de sociologie de l'Université du
Québec à Montréal) et soutenue devant un jury composé de Jean-Marc Fontan
(professeur titulaire au département de sociologie de l'Université du
Québec à Montréal), Marc Ménard (économiste à la Société de développement
des entreprises culturelles du Québec), André-Pierre Contandriopoulos
(professeur titulaire au département d'administration de la santé de la
faculté de médecine de l'Université de Montréal) et Claude Sicotte (professeur
titulaire au département d'administration de la santé de la faculté de
médecine de l'Université de Montréal). Nous nous sommes penchés, dans
le cadre de cette thèse doctorale, sur la crise de productivité du système
sociosanitaire et sur la solution - le virage ambulatoire informatisé
- mise de l'avant pour la résoudre. De façon plus spécifique, nous avons
analysé les conceptions de la productivité qui président à la mise en
place du virage ambulatoire informatisé au Québec, de 1975 à 2000. Cette
réorganisation du système sociosanitaire trouve son origine dans la décision
politique de changer le système, de le modifier structurellement, pour
résoudre la crise de productivité à laquelle il était confronté depuis
le tournant des années soixante-dix à la suite de l'épuisement des conditions
de mise en productivité fordiste-keynésiste (1945-1975). Une crise qui,
comme nous l'analysons dans le cadre de cette thèse, a été diagnostiquée
essentiellement sur la base de l'évolution d'indicateurs macro-économiques
de dépenses. Ceux-ci mettent en lumière des tendances qui ont été conçues
par l'État et le milieu des affaires comme un "obstacle" à la croissance
économique et à l'équilibre budgétaire du Québec, plus largement du Canada.
D'où l'idée, lancée sur la place publique dans les années quatre-vingts
et quatre-vingt-dix, de réorganiser le système sociosanitaire pour le
rendre plus productif, moins coûteux. C'est dans ce contexte que l'ambulatoire
est mis en place au début des années quatre-vingt-dix et que les autoroutes
de l'information reçoivent le mandat de soutenir les pratiques de soins
ambulatoires. Or, cette réorganisation structurelle repose sur une logique
productiviste des services de soins originant des discours économicistes
- qui se construisent déjà dans les années soixante - sur l'accroissement
de la productivité dans le cadre de l'économie des services et / ou de
l'information. L'État reprend ainsi les catégories analytiques de ce type
d'analyse économique - elle-même héritière de la science économique néoclassique
et marginaliste forgée à partir du tournant du XIXe siècle - pour mener
à bien son projet de réorganisation par l'ambulatoire informatisé. Ce
qui a pour conséquence de réduire l'efficience clinique et thérapeutique
des services de soins à des impératifs administratifs de temps, de quantum,
de coûts et d'optimum, qu'on veut contrôler pour réduire les coûts des
services de soins par l'imposition de la prééminence de la raison économique
sur la raison clinique. Il y aurait donc passage d'un système sociosanitaire
fordiste-keynésiste à un système sociosanitaire néolibéral productiviste
où l'efficience clinique et thérapeutique des services de soins est subordonnée
à la "nécessité" d'effectuer des économies. Quatre principaux constats
ont été effectués dans le cadre de cette thèse. Nous avons constaté :
1) que les dépenses publiques de santé, après avoir augmenté de 1975 à
1990, ont diminué relativement, ce qui a débouché sur une densification
de l'usage des établissements sanitaires et de leurs lits et places et
sur une intensification importante du travail médical ; 2) que l'État
québécois, dans son discours officiel, après avoir affirmé que les dépenses
publiques de santé étaient trop élevées, a préconisé la mise en place
du virage ambulatoire informatisé pour diminuer substantiellement le coût
des services de soins assumés par le secteur public ; 3) que les décideurs
locaux ont justifié la nécessité de mettre en place l'ambulatoire informatisé
pour résoudre les problèmes d'engorgement des établissements sanitaires
dans un contexte où ils ne pouvaient obtenir des ressources humaines et
financières supplémentaires ; 4) et que les objectifs assignés à l'ambulatoire
informatisé sont incompatibles avec la finalité d'usage des services de
soins, comme en témoignent les nombreux problèmes qu'ils posent dans la
pratique clinique quotidienne des professionnels de la santé.
MOTS-CLÉS : productivité, efficience clinique et thérapeutique,
fordisme, keynésisme, services de soins, autoroutes de l'information,
virage ambulatoire informatisé, système de santé, système sociosanitaire,
performance, efficacité, rentabilité, rendement, optimum, néolibéralisme,
économie de l'information, économie des services, informatisation, informatique,
télémédecine, télésanté, technologies de l'information et de la communication
(TIC), taylorisme, économie du savoir, économie néoclassique, marginalisme,
conditions du travail médical, qualité des soins, transformations sociales.
port à la finalité même des services publics de soins.
|
Adhérer
au CREIS Liens
Nos partenaires
|