Yolande Combès
Université Paris-Nord
F93430 Villetaneuse
Résumé - La modélisation des connaissances et du savoir : interrogations critiques autour d’une nouvelle voie de l’informatisation sociale.
De la télématique dans les années 80 aux autoroutes
de l’information dans les années 90, l’informatisation sociale est
surtout visible à travers sa concrétisation technique. Au-delà
de l’approche technicienne, les autoroutes de l’information ou l’intelligence
artificielle soulèvent des enjeux, des contradictions concernant
le traitement et la diffusion des connaissances. L’idéal de la société
pédagogique cache des enjeux de deux types : celui du développement
d’un secteur industriel des services de formation et celui de la recherche
d’une autre forme de régulation sociale. En effet, cet idéal
repose à la fois sur une autre façon d’apprendre qui implique
la mise en place de situations de self-service et sur une autre
forme de régulation socio-économique qui répond aux
besoins concomitants de délocalisation et de globalisation de nos
sociétés occidentales. Les situations de self-service
présupposées dans l’élaboration des nouveaux outils
ne sont pas sans poser nombre de problèmes. Le processus d’informatisation
sociale emprunte la voie de l’industrialisation et de la marchandisation
des connaissances et du savoir pour s’étendre à l’ensemble
des sphères économiques, sociales et culturelles jusqu’ici
peu atteintes par ce processus.
Summary : Building skills and knowledge patterns : critical questioning about a new way to social computerization.
From the eighties on-line data processing to the information highways
of the nineties, social computerization was to be seen particulary through
its technical realization. Beyond the purely technical approach, issues,
contradictions about skills processing and diffusion have been raised by
the information highways or artificial intelligence. The ideal concept
of a pedagogic society conceals two types of issues : the issue of the
training services industrial secteur development and the one oathe search
for another from the social regulation. Actually, this ideal view is based
at once upon another learning way which implies the sitting up of self-service
situations and another form of socio-economic regulation answering the
simultaneous needs of our western societies for relocation and of globalization.
The sefl-service situations that are presupposed when new conceptual tools
are worked out raise a numerous probems. The social computerization process
takes the industrialization and skills and knowledge marketing path, in
order to reach the whole economical, social and cultural spheres still
lightly affected.
Introduction
En cette fin des années 1990, de nombreux discours postulent l'arrivée d'une société du savoir. Certains auteurs avancent par exemple que c'est sur " la connaissance que reposent la richesse des nations et la puissance des entreprises" (M. Authier, P.Lévy, 1996). Ce type de propos prolifère aujourd’hui et repose sur la conjonction de plusieurs thèmes : la place croissante de l’immatériel dans notre système productif, l’émergence d’une société de l’information, les autoroutes de l’information. Ces thèmes se recoupent tout en renvoyant à des facteurs d’ordre différents : évolution des modes de production, mutations sociales, développement de secteurs industriels nouveaux. Ces exhortations nous interrogent sur le sens donné au processus d’informatisation sociale aujourd’hui. De la télématique dans les années 80 aux autoroutes de l’information dans les années 90, l’informatisation sociale dans la société française est surtout visible à travers sa concrétisation technique. Cependant ce mouvement implique toujours des enjeux politiques sociaux, culturels, industriels importants qui ne se donnent pas toujours à voir. Aussi il s’agira pour nous de cerner les changements que ces discours anticipateurs sur la société du savoir tentent d’augurer. A quoi renvoie la notion de " société pédagogique "? Quel est le rapport entre ces discours et le processus d'informatisation sociale? Quels sont les enjeux sous-jacents "au projet éducatif communicationnel" présenté par ces discours? Quelles en sont les contradictions constitutives?
Cet article de dévoilement en dévoilement tentera d’avoir un questionnement critique et une approche compréhensive des phénomènes en cours. Notre objectif est d’examiner comment on peut déborder cette domination de l’approche technicienne en réintroduisant dans l’analyse la question des enjeux, des contradictions voire des crises que de tels développements technologiques sous-tendent.
Dans un premier temps il nous paraît important de relever le type de thèmes et de connexions que les discours sur la " société du savoir " ou la " société pédagogique " cherchent à mettre en valeur.
Que les discours émanent de chercheurs, de philosophes ou d’experts de haut niveau réunis par la Commission européenne, ils parlent en termes de nécessité : nécessité de créer des outils, des modes de pensée, des projets pour aborder les temps nouveaux. Ces temps nouveaux doivent apporter l’espoir. Aussi la recherche d’autres formes de prospérité et d’efficacité est régulièrement évoquée. M. Authier et P. Lévy préconise par exemple " une meilleure gestion des savoirs et l’invention d’une économie des connaissances " dans leur livre sur les arbres de connaissances (1996, p. 19). Cette acquisition des connaissances et de compétences nouvelles est considérée par exemple au niveau européen comme " l’un des principaux défis politiques à relever pour construire la société de l’information ". La société est envisagée successivement comme une " société cognitive " ou comme une " société du savoir " (Rapport CEE, " Construire la société européenne de l’information pour tous ", p.19 & 23).
Quels présupposés sont avancés dans de tels discours? Quelles formes de mise en oeuvre sont envisagées? Le premier présupposé est le besoin de plus en plus prégnant de l’intelligence des hommes dans le processus productif et l’obsolescence rapide des connaissances dans les secteurs industriels nouveaux tels le génie logiciel. Ces besoins observés ou présumés obligent à repenser le processus d’apprentissage. Une formule revient de façon récurrente actuellement dans les discours : le processus d’apprentissage doit durer toute la vie. Pour ce faire, un plan d’action politique sur l’apprentissage au niveau de l’Europe est annoncé et mis en oeuvre pour répondre aux attentes d’une société de l’information. Les politiques publiques de chaque pays ainsi que la Commission européenne y accordent d’importants investissements. Les partenariats concertés entre secteur public et privé sont facilités pour que cette volonté devienne réalité.
Cette approche de l’apprentissage tout au long de la vie s'appuie
sur une pensée qui postule une autre façon d'apprendre et
qui mise sur les situations de self-service. En ce sens elle rejoint
certaines conceptions économiques, telle celles de J.Gershuny (1977)
et J. Fourastié (1979) qui annonçaient dès les années
70 un développement futur des services réclamant une coproduction
de l'usager. D'après ces auteurs, une telle dynamique concernerait
les services dans le secteur de l'enseignement de la santé et de
la recherche.
Nous faisons donc l'hypothèse que l'idéal de la société
pédagogique cache des enjeux de deux types, celui du développement
d’un secteur industriel des services de formation et celui de la recherche
d’une autre forme de régulation sociale. En effet cet idéal
repose sur deux postulats essentiels.
Le processus d'informatisation sociale emprunte, à notre sens,
la voie de l'industrialisation et de la marchandisation des connaissances
et du savoir pour s'étendre aux ensembles des sphères économiques,
sociales, culturelles jusqu'ici peu atteints par ce processus.
1) Les enjeux sous-jacents à l’idéal de la société
du savoir.
Une première lecture critique des documents produits par la
Commission européenne permet de relever trois axes structurants
qui délimitent la volonté de ces instances en la matière.
L’objet principal de cet article n’étant pas lié à
cette seule question, nous nous contenterons ici de relever quelques extraits
de texte qui appuieront notre analyse.
Les différents aspects de ces discours montrent le mouvement
de pensée dans lequel s’inscrit la modélisation du savoir
et des connaissances.
2) De l'idéal de la société du savoir à
ses formes de concrétisation.
Au-delà des discours que peut-on constater aujourd’hui quant aux mises en oeuvre réelles?
Beaucoup d’acteurs se lancent dans des formes de développements
le plus souvent financés par des fonds publics comme celui des autoroutes
de l’information. Ces expérimentations sont conduites par des groupes
de développeurs axés sur la constitution d’une offre de services
en la matière. Il semble qu’ils inscrivent leur démarche,
comme nous en faisons l’hypothèse, dans un processus d'industrialisation
et de marchandisation des connaissances.
Pour aborder cette question nous procéderons en trois temps.
2-1) Emergence de nouveaux acteurs dans le champ de la production
et diffusion du savoir.
Nous avons pu noter, dans une analyse qui s’attache à comparer
le développement des produits éducatifs hors du champ scolaire
(Y. Combès, 1998), que des institutions aussi variées que
la Cité des Sciences et de l’Industrie, la Télé-Université
du Québec, la Cegos ou le Centre de formation à distance
de l’AFPA, ou des entreprises tel AXA (assurances), s’investissent dans
de grands projets de développement de logiciels de formation. Ces
organismes font référence aux valeurs et vertus d’une société
devenue pédagogique ou cognitive pilotée par l’espace des
savoirs. On remarquera qu’ils ne sont pas toutes issues du champ de la
formation. Cependant ils se présentent comme de nouveaux lieux de
ressources et de transmission de savoir et se positionnent délibérément
sur le marché des contenus éducatifs ou ludo-éducatifs.
Quelles sont les raisons de cette nouvelle tendance?
De nouveaux lieux de ressources et de transmission de savoir apparaissent
donc et le développement de " projet éducatif communicationnel
", qui utilise les nouvelles techniques d'information et de communication,
accentue la parité du secteur éducatif avec les autres secteurs
économiques. La réconciliation du système éducatif
et de la sphère de la production est ainsi affichée puisque
les deux sphères semblent tendues ensemble vers un même objectif
: l'accès de tous à la connaissance par les réseaux
électroniques de toutes sortes.
2-2) Le Campus virtuel ou la concrétisation d’une offre de
technologies éducatives.
Dans le cadre de cet article, nous nous limiterons à l’étude
d’un des cas, celui de la Télé-Université du Québec.
Ce cas n’a certes pas de valeur de représentativité, étant
donné la multiplicité et la diversité des expériences
en la matière. Il présente cependant certaines caractéristiques
intéressantes pour l’analyse que nous menons. Il a de surcroît
pu faire l’objet d’observations par des chercheurs de diverses disciplines.
La Télé-Université a délégué
ses projets de développements au LICEF : Laboratoire d’Informatique
Cognitive et d’Environnement de formation, centre de recherche de la Télé-Université
du Québec, composé pour l’essentiel de spécialistes
en informatique (intelligence artificielle) et en sciences de l’éducation.
Mais que recouvre ce concept de Campus virtuel?
Le Licef présente sur leur site web le Campus virtuel comme " le concept intégrateur des recherches au Licef ". Il permet de mettre en oeuvre " un environnement virtuel d’apprentissage qui, par l’intermédiaire d’un système informatique et des réseaux de communication, offre aux intervenants de la formation à distance un accès en direct ou en différé à des ressources telles que les documents multimédias, les bases de connaissances, les experts en ligne, les logiciels, les outils, les forums électroniques et les activités individuelles ou de groupe ". Ce défi consiste pour cet organisme à " soutenir le processus autonome et individuel de construction des connaissances par l’apprenant ".
Les principales caractéristiques du Campus virtuel sont présentées dans une note de recherche dès 1992 (G. Paquette G. Bergeron, J. Bourdeau, 1992). On peut les résumer ainsi :
2-3 Quels sont les formes industrielles sous-jacentes à ce
processus de développement?
Les choix réalisés montrent des formes de développement
qui font référence à de nouvelles formes industrielles.
Nous relèverons ici trois tendances caractéristiques de l’industrialisation
en cours.
Les formes de concrétisation décrites ne sont pas sans
poser maintes interrogations, nous allons essayer dans la dernière
partie de cet article d’avoir une approche compréhensive et critique
des phénomènes observés.
Dans cette partie nous essayerons de répondre à deux questions :
3-1 Les enjeux de l’industrialisation des savoirs.
En phase d’innovation quels peuvent être " les critères susceptibles de constituer la matrice de tels développements stratégiques "(P. Moeglin, 1994, p182)? Les critères repérés à savoir, celui de l’efficacité, de l’utilité et de la faisabilité, correspondent à trois champs de compétences différents respectivement : la technologie, la pédagogie et l’administration. Ils sont traités indépendamment au cours de la recherche-développement même s’ils sont nécessairement complémentaires.
Le processus expérimental obéit à des règles qui lui sont propres et qui sont contraires au processus industriel. Ce phénomène est récurrent dans l’analyse des expérimentations en termes de médias. L’innovation pour tenter de réussir doit atténuer l’impératif de la référence aux besoins. C’est pourquoi ceux-ci ne sont pas préalablement déterminés et qu’ils seront fonction de l’offre qui s’élabore à partir des choix techniques.
Comment se présente cette offre? Le Licef se positionne comme
une structure d’intermédiation capable d’assurer le développement
d’applications, le génie logiciel, le management réseau,
l’assistance en ligne. L’offre est donc constituée de modules de
connaissances, de systèmes-experts, de collecticiels (travail de
groupe à distance). Elle semblerait mieux correspondre à
la demande présumée des entreprises qu’à
celle de l’enseignement supérieur, les savoir-faire actuellement
développés vont dans ce sens (Y. Combès, Y. Bonizec,
1998). Si on se réfère au tableau établi par P. Moeglin
(1998) sur les différentes formes de réindustrialisation
de la formation repérées aujourd’hui à savoir, les
téléservices, la gestion libre-service, l’éditorialisation
des produits-services et le développement d’outils-services, on
remarque que la description de ce dernier type correspond au choix réalisé
par le Licef.
3-2 En quoi la question des usages est problématique et quelles
sont les limites de la prescription de l’autonomie de l’usager?
Le processus d’expérimentation conduit donc à prescrire les usages et à justifier les développements pour des raisons d’ordre pédagogique ou économique. Ces développements devraient donc apporter une meilleure efficacité didactique, une meilleure efficacité économique et des réponses à des demandes sociales professionnelles.
Conclusion
Quelles sont donc les formes d’informatisation sociale que tentent de mettre en oeuvre les acteurs se référant à la société cognitive? Quels sont les enjeux économiques et sociaux sous-jacents à cette informatisation? Telles sont les questions auxquelles nous avons essayé modestement d’apporter une contribution. Encore une fois des discours d’anticipation tentent de préparer les esprits à l’émergence de changements profonds de société. Ces discours servent surtout à justifier des développements techniques et industriels, ceux de la convergence, de l’intelligence artificielle et de l’industrie des savoirs. Nous l’avons vu les développeurs prônent une nouvelle manière d'apprendre auprès des financeurs des autoroutes de l'information. Cela permet de mettre en place des expérimentations mais cette solution hypothèque l'instauration d'usages stabilisés. En effet la structuration d'une offre appelle un jour la formation d'une demande et les logiques industrielles et administratives doivent créer les conditions d’émergence de nouvelles pratiques sociales. Dans la réalité, l'introduction des technologies éducatives n'a pas toujours été suivi d'effets et n'a jamais conduit jusqu'ici à une généralisation de la technologisation. En effet, le système éducatif a souvent été sollicité lors des grandes manoeuvres d'informatisation en tant que prescripteur possible, mais il a eu le plus souvent qu'une fonction de légitimité sociale. Pour autant il nous a semblé qu’il ne fallait pas minimiser complètement les développements en cours. Quoique limités au départ dans leurs applications de tels développements augurent de l'axe que prend l'informatisation sociale aujourd'hui. Le développement d’une société cognitive ne réclamerait plus la médiation d’un corps enseignant pour avoir accès aux savoirs. Le développement de produit et de service contribuerait à une telle évolution.
L'informatisation des savoirs s'appuie donc sur un langage de programmation et de modélisation, il se révèle être le langage d'un groupe de développeurs qui, quoique appartenant à des structures de type très différentes, vise la création d'un marché des connaissances. Le milieu éducatif pourrait devenir dépendant comme tout secteur économique de son système informationnel et communicationnel, ceci d'autant plus si une généralisation des technologies éducatives intervenait. Alors ce secteur se trouverait contraint d'utiliser un langage de codes, de normes et de modèles de référence pour constituer ses produits. C’est pourquoi, il paraît essentiel de s'interroger sur la viabilité et surtout la finalité de tel développement qui tendent à une certaine homogénéisation des savoirs. Actuellement, seule une partie du système éducatif (Enseignement A Distance, Ateliers Pédagogiques Personnalisés) semble sollicitée ou contrainte d'entrer dans une société programmée. Mais l’informatisation des savoirs pose des questions fondamentales. Comme le soulignait déjà B. Stiegler (1988, p. 62) à propos du plan " Informatique Pour Tous ", " adapter les chaînes opératoires du futur producteur scolarisable à la nouvelle donne des interfaces machiniques de la production " n’est pas l’enjeu à poursuivre. " Les machines qui touchent à la mémoire ne sont pas seulement des machines de production, c’est beaucoup plus. On réduit des enjeux considérables pour tous les aspects de la communauté à une augmentation de la performance professionnelle du travail. A mes yeux une telle réduction est catastrophique ". Nous ne pouvons qu’approuver cette approche critique de l’auteur. Quinze ans après, les développements s’inscrivent dans les mêmes logiques qu’antérieurement. Les développeurs pensent la relation de l’objet et du sujet et occultent les dimensions sociales et le savoir-faire préexistant à l’informatisation. Encore une fois, on constate que l’approche technique oublie les interrogations en termes de besoins, de finalités et de significations sociales. Comme nous avons essayé de le montrer, on ne peut s’expliquer cette emprise technique qu’en dévoilant les logiques industrielles qui lui sont sous-jacentes.
Pour autant il ne faudrait pas considérer ce processus comme
abouti. Certes des promoteurs industriels, des responsables politiques,
des financeurs s'intéressent au marché des services liés
au savoir et à la convergence de l'informatique, des télécommunications
et de l'audiovisuel au travers des autoroutes de l'information. Mais la
convergence et l'industrialisation et la marchandisation des services sont
un construit social et les développeurs ne sont pas les seuls à
devoir s’exprimer sur la question. Les acteurs qui peuvent apporter leur
aval quant à l’utilité de tels développements ont
encore leur mot à dire. C’est pourquoi, nous avons tenté
d’analyser les tenants et les aboutissants de tels développements
pour favoriser une approche critique.
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Notes :
1 Selon l’expression employée par Pierre Moeglin
dans les satellites éducatifs p. 9-10, ce projet conçu dans
les sphères même de la formation articule propositions techniques,
méthode de gestion et système de représentations.
Ce projet s’inscrit dans le processus général de l’industrialisation
de la communication et de la culture.
2 En premier lieu le suivi du projet P1 de Recto-Verso-Recto,
partenariat entre la France et le Québec qui associe le Cnet et
le Licef. Cette expérimentation menée, au cours de
l’année 1997, entre ces deux acteurs sur l’utilisation de produits
de téléformation « Téléamphi »
et la visioconférence a fait l’objet d’une évaluation dont
nous étions responsable. Nous avons porté notre regard sur
les différentes formes de concrétisation des téléservices
de formation envisagés et mis en oeuvre et sur les modes d’articulation
qui se créent entre cet acteur du contenant et cet acteur du contenu
(Combès Y., Bonizec Y., Rapport Cnet à paraître, 1998).
Au sein du LaboSIC de Paris Nord nous avons participé
à une recherche qui associe depuis 1995 trois laboratoires : le
Gresec de Grenoble 3, le Gricis au Québec et notre laboratoire
sur les téléservices en éducation et dans le domaine
de la santé. Le Licef est un des terrains d’enquête
de cette recherche
3 Ce terme renvoie à trois processus : la convergence
technique, qui se manifeste dans les domaines de l’informatique, des télécommunications
et de l’audiovisuel dès lors que la numérisation gagne progressivement
les signaux et les systèmes, et concerne aussi bien les images,
les sons, les données que la « graphique » ; la convergence
fonctionnelle qui porte sur l’abaissement des frontières antérieurement
bien marquées entre les filières ; enfin la convergence des
entreprises (groupe multi-média) qui implique entre autre la convergence
des filières du contenant et du contenu. (d’après B;Miège
, la société conquise par la communication tome 2, 1997,
p.13.